L’hypnose est un voyage intérieur qui modifie les perceptions, comme pour mettre le réel en sourdine. Il s’agit d’accompagner le patient dans son monde imaginaire afin qu’il change de représentation mentale et prenne de la distance avec ce qui le fait souffrir. Le thème à partir duquel l’hypnothérapeute travaille, par exemple une promenade dans un lieu agréable, est choisi par le patient. Mobiliser l’attention sur un moment de bien être donne accès à un état de conscience élargie, plus proche de la relaxation que du sommeil: le « cerveau inconscient » devient très actif, ouvrant de nouvelles voies pour préparer le corps ou l’esprit.
L’imagerie a démontré que l’état cérébral hypnotique agit sur des zones du cerveau spécifiquement impliquées dans les perceptions sensorielles. La douleur restant active, mais déconnectée des facteurs affectifs, la sensation douloureuse est court-circuité. Autre découverte: les aires activées en s’imaginant un geste sont les mêmes qu’en le réalisant réellement. Voilà pourquoi s’entraîner mentalement favorise la rééducation. Un rapport remis à la Direction Générale de la santé en 2015 confirme que l’hypnose réduit le recours aux antalgiques, sans effets indésirables. Ses auteurs, le médecin de santé public Juliette Guéguen et le chercheur Inserm Bruno Falissard, suggèrent sa prise en charge par l’Assurance Maladie.
L’hypnose et l’autohypnose sont utilisées en rhumatologie-artrose, polyarthrite, spondylarthrite ankylosante- depuis une dizaine d’années en France. Les domaines d’intervention de l’hypnose sont nombreux: les angoisses, les deuils/séparations, les traumatismes, l’arrêt du tabac, les troubles alimentaires, le stress et la dépression .
Toute personne capable d’imagination peut y accéder. » cf article Notre Temps p52.
L’hypnose n’est pas une pratique magique et nécessite que le patient ait vraiment envie ou soit véritablement prêt à changer les troubles qui le font souffrir.